La Côte des Légendes : un lieu empreint de magie

Photo de couverture : Côte des Légendes, Bretagne © Shutterstock / BreizhPixelWeb

La Côte des Légendes tient son nom des nombreux sites historiques à l’origine de légendes, contes et histoires bretonnes. Elle s’étend sur près de quinze kilomètres entre les communes de Guissény, Goulven, Kerlouan, Brignogan-Plages et Plounéour-Trez. Partons à la rencontre de cette terre de légendes entre monument, nature et littoral authentiques. En prenant le temps, vous découvrirez que la magie bretonne est partout autour de vous : au détour d’une ruelle, une fontaine de jouvence vous attend et un mégalithe se dresse au milieu d’un champ. Chaque lieu est empreint de magie. 

Lesneven, la magie du patrimoine 

Partons à la découverte de ce patrimoine authentique en commençant avec la ville de Lesneven. Lesneven, capitale de l’ancien Pays de Léon, se révèle à travers ses rues aux couleurs granites, ses anciennes maisons bretonnes aux volets bleus et ses légendes anciennes. Depuis 1720, l’ancien Couvent des Ursulines veille sur la ville. Ce bâtiment aux mille visages a été hôpital maritime pour les marins-pêcheur de Brest, école de jeunes filles et aujourd’hui témoin de l’histoire “du pays” en tant que Musée du Léon. Son ancienne chapelle, son cloître, ses arcades et ses vitraux offrent un voyage à travers le temps. 

Plongez dans 50 ans d’histoire en suivant le film du musée de Léon, caché au cœur du couvent, ou découvrez la mémoire du Pays de Léon en vous promenant dans ses rues avec une visite connectée. Au détour d’une ballade dans la ville, prenez le temps de ralentir avec le marché du lundi ! Couronné “plus beau marché de France” en 2021 par TF1, cette place regorge de marchands authentiques qui raviront les petits comme les grands avec leurs mets locaux tels que les miels, les bières, les crêpes bretonnes, les musiciens et passionnés ! La ville de Lesneven est pleine de surprises, au détour d’une rue, vous pourriez rencontrer l’œil de Lesneven. Inspiré d’une gravure de 1628, cette oeuvre d’art réalisée par l’artiste Marc Didou est un monument du patrimoine Lesnevien ! Laissez-vous surprendre par la place Flo et son étrange “oeil vigilant”… mais surtout par les villages authentiques de Bretagne !

Côte des Légendes et de foi 

La visite de la Côte des Légendes continue avec la ville de Folgoët, dans cette cité médiévale un air spirituel semble souffler à travers les dédales. Le joyau architectural, la Basilique Notre-Dame de Folgoët, en est la cause. Imposante église gothique parée de pierres noires de kersanton et de vitraux majestueux, elle se dresse là depuis 1423 et ne se laisse pas souffler par les incendies et les dégradations de la Révolution. Du haut de ses 600 ans, la Basilique a été la favorite d’Anne de Bretagne et est aujourd’hui un lieu de recueillement mystique.

En effet, les mots du bâtisseur résonnent encore dans ces murs sacrés, Salaün ar Fol aurait prié la Vierge durant toute sa construction, à sa mort un lys gravé des mots “Avé Maria” serait apparu sur le domicile du jeune artisan… qui vivait dans un arbre creux !  La ville prend dès lors son nom du mot Breton “Folgoad” qui signifie “le fou du bois”, en hommage à ce bâtisseur. Le monument serait depuis sacré, en faisant un haut-lieu de pèlerinage, 20 000 voyageurs tentent de percer le mystère de la fontaine guérisseuse de Folgoët. Et depuis 2020, l’artiste NUSH prit racine de la légende locale pour installer “l’arbre creux” derrière la Basilique, une oeuvre d’art retraçant son histoire.    

Si vous êtes chanceux aux alentours de la Basilique, vous aurez peut-être la chance d’apercevoir des moutons noirs d’Ouessant ou des chèvres de fossé, une des plus petites races de moutons du monde.

Nature intacte et biodiversité exceptionnelle 

La Côte des Légendes est un concentré de nature brute. Ses falaises noires, ses vagues imprévisibles et les saveurs de l’air iodé cachent une nature aussi belle que mystique. Bien que modeste par sa distance, une quinzaine de kilomètres à peine, la Côte des Légendes déroule un trésor insoupçonné, jalonné de trois joyaux naturels, tous classés Natura 2000.

Depuis le marais du Curnic à Guissény, où les roselières frémissent sous le vent, où les dunes abritent des orchidées rares (onze espèces au total), des libellules aux ailes de verre et cigognes en halte silencieuse… En passant par les Landes de Langazel, gardiennes de 11 500 ans d’histoire, où prairies, étangs, insectes discrets et plantes carnivores sauvages murmurent encore les récits anciens du vivant… Et en finissant par la Baie de Goulven, vaste amphithéâtre d’écume et de ciel, sanctuaire de plus de 20 000 oiseaux et de 163 espèces qui cohabitent dans ce site protégé par le label RAMSAR.

Une marche brève, mais un voyage profond à travers le temps, la vie et la mémoire intacte de la nature. Pour les plus sportifs, le plaisir sera d’autant plus grand à la découverte du GR34 et ses 2000 km de côtes bretonnes, révélant des merveilles d’authenticité : la petite ville de Meneham et le phare légendaire de Pontusval. 

Meneham a traversé les âges, a changé de visage au fil des vents et des marées : jadis corps de garde veillant sur la mer, puis caserne, hameau de paysans-pêcheur et village d’artisans… Aujourd’hui, le village se dresse comme un joyau vivant du patrimoine breton. Entre Roscoff et les Abers, on y découvre un chapelet de chaumières blotties contre les rochers, un paysage sculpté par le granit et le temps, où les plages se mêlent aux blocs de pierre sombres comme à des vestiges d’un autre monde. Son nom, né de “Menez” et “Ham” dit « le hameau sur le mont »  évoque déjà l’équilibre entre ciel et terre.

Classé depuis 1975, le site fête aujourd’hui, comme Teritoria, un 50 ans de reconnaissance. Ici commence le pays de Pagan, terre de légendes, d’ombres et de récits anciens. On dit que les grands rochers seraient des créatures figées par le sort. La plus célèbre légende est celle des Paganiz et ses naufrageurs fantomatiques qui attiraient les navires sur les côtes pour dépouiller les épaves sous la Lune noire. Aujourd’hui, Meneham s’est mué en havre créatif, un village d’artisans où l’on découvre les savoirs-faire du cuir, du bois, de la céramique et même de la photographie. Chaque atelier y est une porte ouverte sur un geste, une mémoire, une main qui façonne l’instant. 

À quelques kilomètres du village de Meneham se dresse le phare de Pontusval et ses 18 mètres de haut, sur les rochers de Plounéor-Brignognan-Plages, depuis 150 ans. Cette maison-phare a servi de blockhaus pendant la Grande Guerre et fait aujourd’hui partie des quatorze phares finistériens classés monuments historiques, bien qu’automatisé depuis 2003.  

En breton, phare se dit “tour-tan” ce qui signifie “tour de feu”, le phare de Pontusval est d’autant plus lié au feu par ses légendes. On raconte qu’à Pontusval, jadis, un dragon vivait dans la vallée et que chaque dimanche, il se régalait de trois innocents.  Jusqu’au jour où la Bête jeta son dévolu sur le fils du seigneur, le père décida de sauter de la falaise de désespoir. Soudain, les chevaliers de Pontusval le sauvèrent et décidèrent de combattre le dragon, le jetant finalement à la mer. C’est de là que vient le nom de la ville : du breton “Poul beuz an aneval” qui signifie “gouffre où fut noyée la bête”.  

En hommage à cette légende, “l’oeuf du dragon” est une installation artistique créée dans le cadre des Ribin’ de l’Imaginaire par Les Nouveaux Voisins. Cette structure en bois brûlé en forme d’œuf est à découvrir au milieu des rochers et des eaux cristallines. 

En empruntant ce chemin unique où chaque pierre, chaque vague et chaque souffle du vent raconte une histoire. Que vous soyez rêveur, explorateur ou simplement curieux, votre propre légende commence ici. Si vous êtes envoûtés par la magie de la Côte des Légendes, découvrez les hôtels et restaurants Teritoria en Bretagne pour préparer votre séjour, flânez dans notre boutique en ligne pour offrir un peu de magie bretonne. Ou abonnez-vous gratuitement à la newsletter Teritoria pour plus de séjours inédits et d’actualités sur le terroir.   

Un article écrit par Émilie FALLOT NGUYEN