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par Laurence Gounel

Étoilé depuis 2021, ce chef alsacien a ressuscité il y a 14 ans une maison de son village natal en y aménageant huit tables, pour recevoir comme à la maison. Dans l’assiette, un menu unique qui est le fruit d’une évolution inscrite dans des carnets de toutes sortes depuis son apprentissage.

Gilles Leininger a 41 ans et cuisine depuis ses 14 ans. Indissociables de son parcours, ses carnets de recettes sont un peu comme un journal intime professionnel. Pour celui qui revendique la transmission comme l’une de ses valeurs-clé, mettre à disposition ces recueils écrits garantit une régularité et revient à partager beaucoup plus que des déroulés de poids, des temps de cuisson, etc…

« À l’inverse d’un déroulé tapé sur ordinateur, ils sont riches de croquis, d’astuces, de réflexions personnelles, et certaines recettes travaillées pour des concours sont restées en suspens ou méritent d’être approfondies, ce qui fait de tous ces recueils des outils en devenir aussi. Cela m’arrive de piocher le meilleur de certaines recettes et de les réinterpréter avec mes moyens et ma vision d’aujourd’hui. C’est une source d’inspiration inépuisable sans transiger sur ma volonté de proposer une cuisine identitaire » confie celui qui revendique une technique et une grande précision dans sa cuisine et sa pâtisserie.. 

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par Laurence Gounel

Maturité à 44 ans, le chef alsacien affiche une force tranquille, ancré dans le terroir qui l’a vu grandir et dont les valeurs sont diffuses jusque dans sa cuisine nourrie d’émotions et de souvenirs. Intuitif et en perpétuelle conversation avec la nature, ce chef humaniste poursuit discrètement son ascension. En inaugurant Alchémille sur ses terres natales, cet originaire de Kaysersberg fait le vœu de revenir à ses racines et de porter haut les valeurs qu’il transmet depuis à ses enfants : la force d’un terroir, du territoire et des anciens. Si les plaines, les montagnes, les vignobles et le Rhin lui déroulent un fabuleux terrain de jeu, la maturité lui offre la liberté de se « contenter » des choses qui lui sont chères.

« En retrouvant ici tout ce que j’aime – les poissons et cueillettes sauvages, le gibier des forêts – je réalise que je n’ai jamais cuisiné de façon aussi décomplexée. Je ne veux plus être dans le démonstratif. Ma cuisine est lisible, franche, et reflète mes émotions, ma sensibilité au terroir alsacien. »

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